Accessoires de volley

Est-ce que l’on va voir des masques sur les terrains de volley à la reprise?

Publié le 06/05/2020

Allons nous devoir jouer au volley avec des masques, des gants? À quelques jours du déconfinement, de nombreux sports se posent la question !

Championnats, coupes, tournois,… annulés ! On se demande tous quand est-ce que nous allons pouvoir retrouver le chemin de notre chère salle de sport… Pour le moment les sports collectifs restent interdits, même après le 11 mai. Et surtout dans quelles conditions allons nous pouvoir reprendre le volley ? Masques obligatoires, gants,… ? Nos collègues de Footpack se sont penchés sur la question il y a quelques jours pour les masques. Mais il y a quand même pas mal de différences entre nos deux sports, notamment le fait que l’un se joue avec les mains.

VOLLEY, SPORT LE PLUS RISQUÉ ?

En Italie, une étude a été faite par l’École polytechnique de Turin à la demande du Comité Olympique National Italien (CONI). Le but de cette étude : déterminer le risque de contagion dans un très grand nombre de sports. Et là, mauvaise surprise, c’est le volley qui arrive en tête de ce classement… Voici le tableau détaillé de cette étude :

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Pour ceux qui ne parleraient pas italien, voici une petite explication de ce document. Quatre facteurs sont pris en compte dans cette étude :

  • Installation sportive
  • Camp d’entraînement
  • Match (sur le terrain uniquement)
  • Match (terrain et public)

Ces 4 facteurs obtiennent une note sur 4 en fonction de leur indice de risque en terme de contagion suite à l’étude effectuée :

  • 0 = Risque inexistant
  • 1 = Risque faible
  • 2 = Risque moyen
  • 3 = Risque élevé
  • 4 = Risque très élevé

Avec une moyenne de 3,1, notre sport est visiblement le plus dangereux. Cette étude a été réalisé avec des chiffres concernant uniquement l’Italie. Il peut donc y avoir une légère différence avec la France, notamment sur le dernier facteur qui concerne le public. En effet le volley est plus populaire chez nos amis transalpins et les salles sont donc plus remplies pour les matchs. Mais cette différence ne changerait pas beaucoup la note finale. Entre les contacts avec le ballon, la proximité au fil avec les adversaires et le fait de jouer en intérieur, il faut malheureusement admettre que le volley n’est pas le sport le plus adapté à la crise actuelle.

PRIORITÉ AUX MESURES D’HYGIÈNE

Nous avons pu aborder le sujet avec Guillaume Papin. Ancien joueur, entraineur actuel de l’équipe féminine de la Roche sur Yon, il est également le président du comité de Vendée de volley-ball. Son témoignage est probant car en plus de connaître le volley sur le bout des doigts, Guillaume travaille chez Intersport, pour les clubs et collectivités. Il va donc très prochainement être confronté à de nouveaux paramètres « sanitaires » dans sa passion comme dans son métier. Il avait été interrogé par TV Vendée juste avant le confinement :

Bien sûr avant d’équiper les pratiquants, ce sont les infrastructures qu’il va falloir adapter. C’est la priorité selon lui : « Dans le marché du sport on est plus en train de s’orienter sur les équipements à mettre en place pour les clubs dans les salles de sports, déjà pour respecter les mesures d’hygiène. Aujourd’hui pour pouvoir faire un entrainement de sport-co, et le volley en fait parti, la première chose nécessaire c’est de pouvoir mettre des distributeurs de gel hydroalcoolique, pour que les participants puissent déjà commencer par désinfecter leurs mains en rentrant dans la salle. Pour tous les sports de ballons c’est indispensable ».

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LE MASQUE, UNE SOLUTION ADAPTÉE ?

Est-ce vraiment concevable de faire du sport avec un masque ? Nous sommes nombreux à nous poser la question. Niveau respiratoire est-ce dangereux ? En terme de confort et de solidité, les masques basiques seront-ils suffisants ? Nos collègues de Runpack on fait un article à ce sujet et médicalement cela paraît quand même assez dangereux. Le Dr Sarah Doernberg, spécialiste des maladies infectieuses, a déclaré sur le site Outside.fr : « Se couvrir le nez et la bouche pendant l’effort peut entraîner d’autres problèmes médicaux, sans compter que votre masque va se mouiller. Dès lors, il ne sera plus efficace ». 

Il faudrait donc se pencher vers une génération de masques plus évolués. Nike avait déjà lancé un masque qui avait plutôt vocation à protéger du froid par exemple. La solution viendra peut être des équipementiers.

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Selon Guillaume Papin ce problème respiratoire est effectivement la grosse interrogation vis à vis des masques : « On est en train de réfléchir à comment protéger au mieux les sportifs. Donc le masque, oui, en fait parti. Mais est-ce que le masque est conciliable avec le côté effort et le côté ventilatoire ? Ça peut poser problème. Forcément quand tu as un masque sur la figure tu respires quand même moins bien donc tu as un apport d’oxygène moins important. Donc à voir comment ça se comporte à l’effort, ça n’a pas encore été trop testé. Et est-ce qu’il n’y a pas différents types de masques à utiliser ? Est-ce qu’il va falloir que les joueurs aient des capacités respiratoires plus importantes pour aller plus dans l’effort ? On ne sait pas non plus… Mais oui ça fait parti des objets qui sont envisagés, qui seront proposés aux clubs de sport-co. La dernière chose c’est tout ce qui touche au nettoyage du matériel avant et après . Tout ce qui va être désinfectant pour les ballons, pour les poteaux, enfin pour tout le matériel qui peut être touché par les joueurs. Ne serait-ce que pour monter leurs équipements dans une salle de sport. »

JOUER AU VOLLEY AVEC DES GANTS ?!

Je vous imagine déjà hausser les épaules… Mais le problème des multiples contacts avec le ballon va se poser. Est-ce vraiment inconcevable ? Non puisque les joueurs de l’équipe de France de snow volley nous avaient confié lors d’une interview s’être habitués à jouer avec des gants.

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© CEV

GP : « Le basket et le hand ont commencé à réfléchir sur les gants. Sur le volley, je ne sais pas trop… En fait il faut réussir à trouver quelque chose qui soit suffisamment solide et en même temps suffisamment fin. Dans le volley on a quand même énormément besoin de la sensation de toucher. Aujourd’hui, des gants plastiques ça ne serait pas assez solide. Ils ne tiendraient pas le coup sur plusieurs échanges en touché de balle ou sur du contre et des attaques. À mon avis il faut trouver un textile mais suffisamment souple pour que les joueurs aient des sensations. Il y a une réflexion sur l’utilisation des straps au niveau des doigts. Ça peut quand même avoir 2 utilités : Déjà à haut niveau elle est quasi indispensable car vu la puissance des attaques, quand tu sautes au contres, si tes doigts sont pas renforcés par du strap, tu te fais exploser les articulations à chaque fois. Et en même temps ça pourrait être une protection sanitaire supplémentaire. Après ça a un coût ça c’est sûr ! Mais je ne serai pas surpris qu’on revoit l’utilisation de strap même à plus bas niveau pour justement ce côté protection hygiène plus que pour le côté renforcement articulaire. »

LES MANCHONS, UNE BONNE SOLUTION

GP : « Les manchons, ça me paraît être aussi une solution intéressante. On va dire qu’il y a environ 75% des contacts volley-ball qui sont faits par la manchette, donc le ballon directement sur les avant-bras. Aujourd’hui la tendance design au niveau des maillots est plutôt sur de la manche courte voir de la bretelle pour gagner de l’aisance au niveau de l’épaule. Donc le manchon peut avoir deux utilités là aussi. Le côté compression pour favoriser le retour sanguin, c’est aussi quand même pour ça qu’on en voit beaucoup à haut niveau. La première icône du volley à en porter, c’est Ngapeth. Il en met très régulièrement. Lui il le fait pour le principe de compression et améliorer le retour veineux pour avoir une meilleure efficacité musculaire. La deuxième utilité qu’on peut voir à travers ça c’est aussi que c’est une protection hygiénique sur le ballon qui ne sera pas en contact direct avec la peau. »

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©Roman Kručinin

UNE AUBAINE POUR L’ENVIRONNEMENT

Boire dans la même bouteille était un geste anodin au bord des terrains. Mais avec cette crise sanitaire c’est réellement devenu impensable. La gourde individuelle semble être la solution la plus adaptée. Et c’est une chose qui sera vraiment bénéfique pour l’environnement. Certains joueurs s’y étaient déjà mis. Même des clubs comme Paris Volley avaient décidé, bien avant l’arrivée du coronavirus, de bannir les bouteilles en plastique pour des questions environnementales.

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© Paris Volley

GP : « Globalement, on a une énorme opportunité pour faire respecter les mesures de contenants individuels pour l’eau pendant les entrainements et les matchs. Quand on voit le nombre d’équipes où les joueurs se partagent la même bouteille d’eau pendant les temps morts… Là par contre il faut mettre une interdiction totale. Ça incitera les clubs et les joueurs à avoir des gestes un peu plus écologiques aussi. Ça fait d’une pierre deux coups, dans tout malheur il peut aussi y avoir des bons côtés et faire améliorer la société. »

LES MASQUES COMME ACCESSOIRES DE COMMUNICATION

Les masques sont au coeur de toutes les discussions en ce moment. Et certains ont pris les devants en faisant des masques personnalisés. C’est le cas notamment du FC Nantes qui a commencé à commercialiser des masques à l’effigie du club dont la moitié des bénéfices seront reversés à une association.

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Dans le volley, on a pu voir notamment un des club de supporters de l’équipe de Modène en Italie, proposer des masques personnalisés.

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© Vecchia Guardia Modena1966

GP : « Ça peut être une idée parce que de toute façon, on sait qu’à un moment l’identité elle a son importance dans la communication. Le masque étant un support textile, c’est très facile d’adapter un visuel dessus. Ça peut être des masques aux couleurs du club. C’est déjà en train de se mettre en place par rapport à des corps de métiers, à des enseignes publicitaires, des choses comme ça. Certains fournisseurs proposent déjà la personnalisation de masques aux couleurs de votre enseigne. Ça va devenir un support de com ça c’est certain. Si il est utilisé par tout le monde de manière obligatoire, il y aura forcément des opportunités de communication dessus. Ça peut être aussi une opportunité de financement pour les clubs. Demain si on impose de fournir à tous les joueurs des masques ou de venir s’entrainer avec des masques, ça va représenter quand même un certain volume financier. Donc si une boîte veut faire une petite action de com, elle pourrait financer le club pour que les joueurs soient équipés avec un masque affichant le logo de l’entreprise. Ça sera un bon moyen de communiquer pour la boite aussi et ça permettrait au club d’être équiper gratuitement. Il y aura certainement un marché là-dessus. Pourquoi un club ne demanderait pas à sa municipalité une subvention exceptionnelle pour réaliser des masques aux couleurs de la ville, avec le logo de la ville, le blason,… ? Et peut être que cette idée suggérée aux municipalités va les pousser à fournir gracieusement les masques à toutes les associations sportive de la ville… »

LE MOT DE LA FIN

GP : « Tous les sports et tous les dirigeants sont en pleine réflexion de comment on va reprendre, quand et sous quelle forme. Et plus il va y avoir d’articles avec des idées apportées, plus ça va faciliter la tâche des dirigeants pour faire les bons choix. Là dessus tous les médias ont un rôle à jouer. C’est vraiment aux acteurs du mouvement sportif de proposer les idées et de faire les démarches car c’est évident que toutes ces idées ne viendront pas forcément des dirigeants. »

2 commentaires

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Julien R

Publié le 14 mai 2020 à 18 h 57 min

Je suis très dubitatif devant ce classement établi par le comité olympique italien. Le volley plus contaminant que le basket, le hand, le judo (!) ?

Maxime Griffon

Publié le 29 mai 2020 à 9 h 47 min

Ça a été démenti cette semaine. Le volley passerait à la 5ème place. Ça parait effectivement beaucoup plus logique.

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