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Interview équipe de France de Snow Volley : « L’idéal serait des chaussures à crampons totalement imperméables »

Publié le 21/02/2020

Nous avons eu la chance de pouvoir interviewer l'équipe de France de Snow Volley et nous avions plein d'interrogations concernant leurs équipements.

Le Snow Volley est une variante du volley-ball classique qui se pratique sur la neige. Cette discipline trouve de plus en plus d’adeptes. Il y a quelques différences avec les règles du volley ou du beach-volley. Voici une petite vidéo explicative :

Pour la première fois la France a une équipe sur le circuit européen organisé par la CEV. Cette équipe est composée de :

  • Daniel Petrov ( GFC Ajaccio Volley Ball)
  • Iskander El-Ghouti ( Montpellier BeachVolley / Palavas BV)
  • Julien Saint Vanne (Asb Rezé Volley)
  • Nico Salmon (ASI Volley)

Nous avons eu la chance de pouvoir leur poser des questions, notamment sur les équipements qu’ils utilisent, sur les conditions de jeu et sur leurs objectifs.

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Pouvez-vous vous présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

Bonjour à tous. Tout d’abord nous sommes 4 joueurs de volley qui avons décidé de nous lancer dans l’aventure internationale Snow Volley. A côté de cela nous jouons tous au volley ou au beach durant l’année! Nous nous connaissions déjà avant de monter cette équipe, certains plus que d’autres.

Vous aviez déjà beaucoup pratiqué sur la neige auparavant ?

Non, nous vivons tous à des endroits différents. Iskander à Montpellier, Daniel à Ajaccio, Julien à Nantes et Nico à Bordeaux. Il était donc difficile de trouver un bon endroit pour se retrouver et jouer sur la neige dans de bonnes conditions. Nous avons donc peaufiné nos relations Block/Def – Passe/Attaque lors d’un stage “Commando” durant 4 jours sur sable à Montpellier au Montpellier Beach Volley. Nous étions sur 4h d’entrainement/jour en moyenne pour automatiser tous nos réglages dans un laps de temps réduit. Nous en profitons d’ailleurs pour remercier chaleureusement le Montpellier Beach Volley de nous avoir accueilli durant ces 4 jours et plus particulièrement Stéphane Canet qui nous a suivi et entraîné durant ce stage. Le reste de l’année, Stéphane travaille avec Iskander pour qu’il soit prêt pour les compétitions de Snow Volleyball qui arrivent. Il est difficile de se préparer chacun de son côté mais nous sommes en contact quotidiennement tous les quatre pour organiser nos futurs tournois, parler de nos plans de jeu mais aussi se tenir informé de la santé de chacun. Nous sommes très amis dans la vie cela nous aide beaucoup à bien vivre ensemble sur le terrain.

« LA FRANCE A UNE CULTURE 3X3 EXTRAORDINAIRE »

Le 3×3 est un sujet qui revient souvent sur la table. Vous aimeriez la création d’un circuit sur herbe ou sur sable ?

Bien évidemment un circuit 3×3 herbe ou sable serait quelque chose de superbe pour le volley français. Beaucoup de joueurs juste après la saison de Indoor enchainent sur une saison de 3×3. La France a une culture du 3×3 extraordinaire. Pour en avoir discuté avec nos amis italiens et suisses les tournois de 3×3 n’existent pas dans les autres pays. Nous faisons énormément de tournois tous les 4 chaque année à partir d’avril. Nous sommes donc totalement pour la création d’un circuit mais malheureusement nous n’avons jamais entendu parler d’un circuit 3×3. Nous espérons qu’un jour ce projet se réalisera, nous le soutiendrons à 100%.

Premier tournoi et une cinquième place avec de belles performances notamment contre les Russes (Ranking 2). Vous êtes dans quel état d’esprit après ce résultat ? 

Nous sommes mitigés sur nos résultats. Car nous battons Russie 2, 2 sets à 1, lors de notre premier match, qui était l’équipe favorite pour remporter le tournoi. Nous les retrouvons pour une place en demie et nous perdons finalement 2 à 0 lors de notre seconde opposition. Nous pensons être à notre place à la 5ème place sur le premier tournoi puis 4ème sur le deuxième. Les russes font tous les tournois depuis 2 ans, ont des automatismes, s’entraînent régulièrement ensemble. Des joueurs comme Bogatov ou Mikhailev font partis des meilleurs joueurs de Snow Volleyball du circuit. Au vu de notre vie professionnelle il est difficile d’avoir le même rythme d’entraînement qu’eux. Mais nous ne baissons pas les bras bien au contraire, nous avons vu énormément de choses positives sur ces deux tournois. Notre système de block/def est très bon, nous défendons et soutenons énormément de ballons. Après il faut vraiment que nous arrivions à peaufiner nos automatismes. Nous espérons faire mieux lors de nos prochains tournois. Nico Salmon devrait nous rejoindre sur 2 des 3 tournois internationaux que nous ferons, cela nous fournira une rotation en plus et surtout un block plus imposant.

Quels sont vos objectifs sur les étapes qui arrivent ?

Notre objectif est d’aller chercher les équipes Russes et atteindre le podium. Les 3 équipes
Russes étaient sur le podium lors des deux premiers tournois ce n’est pas pour rien. Il faut réussir
à trouver la faille pour gagner.

Parlons maintenant équipements ? Qu’est-ce qu’il y a dans le sac d’un joueur de Snow Volley ?

Énormément de choses (rires). Tout d’abord nous signalons que Daniel part les mains dans les poches et met toutes ses affaires dans les sacs de Julien et Iskander. Non plus sérieusement nous partons avec un élastique pour nous chauffer, une Go Pro pour filmer nos matchs. Après lors des matchs nous avons nos crampons. Iskander et Julien ont opté pour des Nike Mercurial bleues montantes pour éviter que la neige rentre dans les chaussettes. Concernant les couches que nous mettons en bas, nous utilisons des chaussettes montantes, un lycra de running pour nous couvrir les jambes et nous rajoutons un short par dessus tout ça. Iskander quand il fait très froid rajoute un pantalon de randonnée double épaisseur pour couper le vent et éviter d’être mouillé quand il plonge.

Pour les couches en haut nous avons un lycra manche longue. De temps en temps nous utilisons un gilet coupe vent pour éviter d’avoir froid. En plus de cela nous jouons avec un tour de cou, un bonnet et des lunettes pour Iskander et Julien. Nous étions très couvert lors de ces deux dernières étapes étant donné que la température était très basse, elle est descendue jusqu’à -18°C avec un ressenti de – 21°C. Lors des prochains tournois avec l’arrivée du printemps, elles devraient être plus douces entre 0 et 15°C. L’ensemble des équipements hauts et bas nous a été fourni par Errea qui est l’équipementier officiel de la Fédération Française de Volley.

Vous êtes très couverts pour faire face au froid, ce n’est pas trop gênant ?

Non cela n’est pas gênant, nous appréhendions un peu cela mais au final nous ne sentons pas le froid et nos équipements ne nous ralentissent pas dans nos mouvements. Ils sont présents pour nous protéger du froid et non pour nous encombrer. Sans nos équipements cela serait gênant au contraire.

Quel est l’équipement dont vous ne pouvez absolument pas vous passer pour le froid ?

Les lycra haut et bas sont plutôt indispensables avec des températures pareilles. Cependant, on a déjà pu observer sur des vidéos des joueurs en short et débardeur lors des matchs. C’était surement durant des étapes du printemps, mais frileux comme nous sommes on ne pense pas s’en séparer de sitôt ! Le tour de  cou est également une bonne protection contre le froid, cette partie permet d’être confortablement au chaud sans que cela ne gêne le jeu. Iskander a oublié le sien un jour à l’hôtel et il sentait bien la différence. L’air rentrait dans son coupe vent ce qui n’était pas super agréable.

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« TOUT N’EST QU’UNE QUESTION D’HABITUDE »

Avec ou sans gants ? Ce n’est pas trop contraignant pour les sensations ?

Nous avons joué avec des gants durant ces 2 tournois. La sensation est effectivement très différente, mais tout n’est qu’une question d’habitude. Jouer sans gant dans le froid peut également nous faire perdre toute sensation voir même nous faire mal lorsque l’on touche une balle en défense ou encore au bloc. Doigts gelés et contact avec le ballon ne font pas toujours bon effet !

On voit la plupart des joueurs avec des genouillères, la neige est vraiment dure ? C’est plutôt proche de la salle ou du beach ?

Parmi nous, seul Julien jouait avec des genouillères. Elles apportent tout d’abord une couche supplémentaire pour lutter contre le froid et garder ses genoux au chaud. Ensuite, elles permettent bien sur d’amortir la chute mais ce n’est pas non plus une nécessité d’en avoir. La neige peut aussi bien être très dure voir un peu glacée ou au contraire molle et tendre. Tout dépend des conditions météorologiques !

Le ballon de Snow Volley est un ballon spécialement conçu pour cette pratique. Quelles sont les différences avec un ballon classique ?

Les ballons sont effectivement très différents des ballons de la salle. Il faut également savoir qu’ils vont être différents selon la période de la journée où vous jouez : le matin les ballons sont corrects, assez gonflés, mais le soir ils ont pris la neige toute la journée, ont une couche de verglas dessus et semblent beaucoup moins gonflés ! Cela influait beaucoup sur nos sensations de réceptions ou de passes en fonction des
conditions météorologiques.

Vous jouez avec des chaussures de foot. Vous avez choisi quels modèles et pour quelles raisons ?

Iskander et Julien ont choisis des Nike Mercurial 7 Superlfy montantes en crampons moulés. Après avoir regardé de nombreuses vidéos nous avons opté pour ces chaussures qui semblaient correspondre aux types de chaussures avec lesquelles jouaient les autres joueurs notamment Troy Field et les frères Mc Kibbin qui ont remporté l’un des tournois du Word Tour l’an dernier. Nous en sommes plutôt satisfait même si nous apprécierions jouer avec des chaussures plus imperméabilisées pour éviter que le froid imprègne nos chaussures et nos chaussettes.

Je discute souvent chaussures de foot avec mes collègues de Footpack. Ils se plaignent souvent qu’elles sont plates et la plupart du temps dépourvues d’amorti. Ça ne vous pose pas trop de soucis ?

Nous n’avons pas assez de recul sur cela pour le moment je pense. Cependant, Julien a eu un problème au pied gauche pendant 2 jours, peut être que cela est dû au manque d’amorti et aux chaussures plates effectivement… C’est quelque chose que l’on souhaite suivre dans le temps afin d’éviter toute blessure ou tout pépin physique pour être dans les meilleures conditions pour jouer. Les italiens jouaient avec des chaussures de randonnées de montagne. Ils nous disaient que niveau imperméabilité c’était top contrairement aux chaussures de foot, cependant l’adhérence était beaucoup moins bonne que des crampons. L’idéal serait des chaussures à crampons totalement imperméables pour pouvoir garder nos pieds au chaud.

« IL SERAIT INTÉRESSANT QUE DES CHAUSSURES POUR LE SNOW VOLLEY PUISSENT ÊTRE COMMERCIALISÉES RAPIDEMENT »

À ce sujet, il y a une marque française de chaussures de foot, qui a été développée par le podologue de l’Olympique de Marseille : Wizwedge. Leur objectif est d’apporter plus d’amorti et donc de réduire les blessures. Vous en aviez entendu parler ?

Non, nous n’en avons pas entendu parler mais nous pensons que cela est une bonne idée. Après sur les deux tournois nous n’avons pas eu de problèmes avec l’amorti en soit. Julien a eu un problème aux pieds mais nous ne savons pas si la cause est l’amorti. Il serait intéressant que des chaussures pour le snow volleyball puissent être commercialisées rapidement.

À propos des blessures, elles doivent être plus présentes à cause du froid. Comment vous faîtes pour les éviter ?

En effet, nous avons eu deux blessés sur le tournoi. Piotr Groszek de l’équipe polonais a eu un soucis au niveau du pied, et un joueur de l’équipe Pologne 2 s’est cassé le petit doigt. De notre côté aucune blessure à déplorer mais nous sommes vigilants à ce sujet. Nous nous chauffions bien avant les matchs de manière intense pour éviter de nous refroidir par la suite.

Pour conclure, le Snow Volley aux Jeux Olympiques d’hiver, c’est un rêve ?

Un rêve oui et non. Le Snow Volleyball est une nouvelle discipline. Aujourd’hui elle ne sera pas aux JO en tant que sport olympique avant 2026 au minimum. Vu nos âges et le peu d’ancienneté de la discipline, il est difficile de se projeter jusqu’en 2026. Nos objectifs sont plus à courts et moyens termes. Pour la saison 2020 l’objectif est d’aller décrocher une médaille sur l’une des étapes du circuit international. Tous ces tournois et cette expérience emmagasinée nous permettront d’aller chercher une belle performance lors des Championnats d’Europe qui auront lieux à St Anton en Autriche du 09 au 12 avril.
Pour 2021 nous espérons participer aux championnats du Monde qui se dérouleront surement en Autriche.
Et pour les Jeux Olympiques rien n’est encore officiel mais il est possible que le Snow Volleyball soit en démonstration lors des jeux d’hiver de Pékin en 2022. Même si ce n’est pas encore sûr, cela reste dans un coin de nos têtes c’est certain !

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Un très Grand merci à l’équipe de France de Snow Volley d’avoir pris du temps pour répondre à nos questions. Bienvenue dans la #VolleypackFam !

(Crédits photos et vidéo : CEV)

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